Louise Herrero met en scène Bonnes, une pièce qu’elle a écrite avec Shane Haddad, et dont le sujet est un concours de beauté qui tourne au carnaval burlesque.
Louise Herrero est à la tête de la compagnie La Mesa Feliz, qu’elle a fondée en 2021. De son propre aveu, elle interroge « un héritage pétri d’injonctions sur le corps des femmes et écrit des personnages féminins qui provoquent le rire dans des fables politiques et décalées ».
Bonnes se situe, à l’évidence, dans cette veine. Un concours de beauté est organisé par l’institut Less is More (« moins, c’est plus »). Qui sera la plus belle ?
« Les soins chirurgicaux les plus barbares »
La compétition s’annonce féroce. Les clientes « s’infligent le jour les soins chirurgicaux les plus barbares et les employées, qui les imitent la nuit venue, sont tout aussi déterminées à briller de mille feux ». Aussi, le climat compétitif « est à son comble et la violence infligée aux corps est sans retenue ».
Citant le livre de l’historienne Sabine Melchior-Bonnet, Le Rire des femmes, une histoire de pouvoir (Presses universitaires de France, 2021), Louise Herrero rappelle que « le rire représente une rébellion pour les femmes, une revanche sur le destin qu’on leur assigne ». La pièce a pour interprètes Adèle Choubard, Marie-Armelle Deguy, Baptiste Dupuy, Juliette Fribourg, Louise Herrero, Léo Landon Barret. La scénographie est due à Lucie Mazières. La musique est d’Arthur Dupuy, présent sur le plateau.
- Du 7 au 22 juin au Théâtre de la Tempête, Cartoucherie de Vincennes, route du Champ-de-Manœuvre, Paris 12e.
Film : Un simple accident
Jafar Panahi (Iran)
Ce film, récemment distingué au festival de Cannes par l’attribution de la Palme d’or, ne sortira pas en France avant octobre. Il importe néanmoins, d’ores et déjà, de signaler que cette œuvre, tournée quasi clandestinement par un cinéaste qui a connu la prison sous le règne des mollahs, a pour sujet le désir de vengeance d’un mécanicien contre le bourreau qui l’a jadis torturé. Il avait alors les yeux bandés mais, à l’oreille, il est persuadé d’avoir reconnu sa claudication caractéristique. Il le séquestre mais, pris d’un doute, il consulte d’autres anciens détenus… Une histoire tragi-comique, contée non sans humour, habitée par des personnages d’une vérité criante.