Les mines de fer de Lorraine, les hauts fourneaux de Florange et de Hayange, les industries sidérurgiques et automobiles autour de Metz et Sarreguemines… « La Moselle est une terre marquée par le travail industriel. […] Même si les cheminées fument un peu moins aujourd’hui, les braises de la résistance sociale, elles, ne se sont jamais éteintes. » Aline Leroux, la nouvelle secrétaire générale de l’UD-CGT de la Moselle, pose le décor en introduction de son mot de bienvenue aux congressistes de l’Ugict. Élue en mars 2025, Aline Leroux, 40 ans, est éducatrice spécialisée, syndiquée à la CGT depuis treize ans et membre de l’Ugict-CGT.
Terre d’accueil et de départ, un carrefour culturel
La militante rappelle d’abord la particularité de la Moselle, voisine du Luxembourg et de l’Allemagne : le grand nombre de travailleuses et travailleurs transfrontaliers. Le département est donc un « carrefour de cultures » : française, allemande, italienne, polonaise, algérienne, turque… « Cette diversité est une fierté, une force, et renforce la dimension internationaliste de la CGT. L’exploitation des travailleurs et des travailleuses par le capital n’a pas de frontières », commente-t-elle.
Terre d’histoire, la Moselle porte encore le « souvenir douloureux de la barbarie nazie ». Comme dans le reste de la région Grand-Est, la CGT entretient cette mémoire. Elle a ainsi organisé, le 8 mai, une commémoration des 80 ans de la victoire sur le nazisme au camp de concentration du Struthof en Alsace, en compagnie de syndicalistes allemands, italiens et espagnols. « Mémoire et lutte vont ensemble », rappelle Aline Leroux, qui ajoute : « Notre solidarité va au peuple palestinien et à tous les peuples victimes des guerres capitalistes et impérialistes, et dont l’autodétermination est remise en question. »
« La solidarité de classe, des ouvriers aux ingénieurs »
Aline Leroux l’affirme : au cœur de toutes les luttes mosellanes pour la sidérurgie, les services publics ou les droits des travailleuses et travailleurs transfrontaliers, « la solidarité de classe, des ouvriers aux ingénieurs, des employés aux techniciens ».
Face à des ingés, cadres, techs, agentes et agents de maîtrise venus de toute la France, elle affirme que sans les Ictam, « nos combats n’auraient pas la même portée. Votre expertise, votre capacité d’analyse, votre connaissance fine des process, des organisations, des risques, tout cela est indispensable pour construire le rapport de force ».
Un tragique gâchis nommé Novasco
S’ensuit une minute d’applaudissements pour saluer la détermination des salarié·es de la métallurgie mosellane. Des milliers d’emplois sont en effet menacés, notamment chez ArcelorMittal et Novasco. À Florange, un service complet d’ArcelorMittal risque de disparaître, soit 30 licenciements. À Hagondange, l’aciérie électrique de Novasco, qui produit de l’acier décarboné, va fermer et mettre 450 salariés au chômage.
« Ici plus qu’ailleurs, on sait que lorsque les métallos, les cheminots, les soignants, les enseignants, les cadres, les techniciens et les agents du service public se lèvent ensemble, le patronat tremble, résume Aline Leroux en conclusion. […] Bienvenue en Moselle, bienvenue à Metz, vive la lutte et vive la CGT ! »
