Parce que notre futur se joue maintenant, nous refusons de laisser le capital décider à notre place et accélérer une trajectoire sociale et écologique des plus dangereuses. À Metz, nous avons réaffirmé nos exigences : l’abrogation de la réforme des retraites de 2023 – premier pas pour obtenir la retraite à 60 ans avec 75 % du dernier salaire, en intégrant les années d’étude –, le refus de toute capitalisation imposée et la reconnaissance de la pénibilité de nos métiers. Les débats ont mis en lumière l’urgence d’améliorer nos conditions de travail, de protéger notre santé physique et mentale, et d’obtenir la juste reconnaissance de notre expertise avec, en premier lieu, la reconnaissance de nos qualifications.
Face au chaos climatique et à la désindustrialisation organisée, notre congrès a porté une exigence forte : une bifurcation écologique et sociale fondée sur l’emploi, la réindustrialisation, le renforcement du secteur public et la relocalisation d’une production durable. Une telle trajectoire est indispensable pour garantir des salaires décents, financer nos services publics et sortir du nivellement social et environnemental imposé par les logiques patronales.
L’IA doit servir à réduire le temps et la charge de travail
À un moment où ressurgissent les discours de haine, nous avons rappelé la nécessité de combattre les idées d’extrême droite qui se nourrissent des inégalités pour mieux les renforcer. À l’international, nous avons dénoncé la remilitarisation et les projets guerriers qui détournent des ressources essentielles au financement de la Sécurité sociale, aux retraites et aux services publics, et souligné notre responsabilité professionnelle dans la construction d’un monde de paix et de coopération entre les peuples.
La transformation numérique, l’essor de l’intelligence artificielle (IA), du télétravail et de l’automatisation exigent un cadre démocratique. Pas question que l’IA devienne un instrument de déqualification ou de suppression d’emplois, et encore moins, quelle se déploie en exploitant des salarié·es précarisé·es : elle doit servir à réduire le temps et la charge de travail, à améliorer les salaires et à un partage plus juste des richesses. Elle doit enfin respecter les femmes et les hommes qui l’alimentent. C’est pourquoi nous avons affirmé la nécessité de proscrire tout usage de l’IA fondé sur l’exploitation des êtres humains et/ou au service de projets réactionnaires.
Soutien sans faille aux victimes de répression antisyndicale
Ce congrès a également été l’occasion d’engager une réflexion sur la structuration de l’Ugict, pour renforcer notre efficacité, notre présence dans les entreprises et notre capacité à répondre aux attentes croissantes des Ictam. Face aux discriminations, au sexisme, au racisme et aux violences, nous avons réaffirmé notre détermination à les éradiquer, et notre soutien sans faille aux militantes et militants victimes de répression antisyndicale.
Dans un appel au monde du travail, nous traçons une perspective pour s’organiser, lutter et construire ensemble un futur fondé sur la démocratie, l’égalité, le droit, la paix et la justice sociale. Partout, des salarié·es refusent l’inaction climatique, les politiques d’austérité, les reculs sociaux et les divisions. Nos qualifications, notre professionnalisme et notre aspiration à vivre et à travailler autrement sont des forces puissantes – à condition qu’on soit organisé collectivement.
Rien n’est écrit d’avance. Tout est à nous. Travaillons au futur, résistons, et construisons dès aujourd’hui le monde émancipateur que nous voulons pour 2050 !
