Préambule : les principes et les axes revendicatifs confirmés

Le congrès a examiné et adopté le préambule du document d’orientation, soit 35 articles et 11 fiches revendicatives détaillant l’état des lieux, les stratégies et les moyens d’action.

Publié le : 19 · 11 · 2025

Mis à jour le : 20 · 11 · 2025

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Pour construire le projet de documentation d’orientation, la commission a utilisé la méthode d’éducation populaire de l’arpentage.

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« Notre mission était de construire un projet de document d’orientation qui avait vocation à être court, accessible, opérationnel, et à répondre à la problématique “Quel syndicalisme spécifique construire maintenant pour un futur émancipateur en 2050 ?”, commence Cyrille Tolédo (Fapt) au nom des dix membres de la commission des amendements. Nous avons associé à notre démarche la méthode d’éducation populaire de l’arpentage, afin de le rendre accessible à la lecture du plus grand nombre et de construire son contenu le plus collectivement possible. » 

C’est en effet la dernière ligne droite, pour un parcours de longue haleine : « Nous avons débuté nos travaux en juillet 2024, organisé 27 réunions de sous-commissions thématiques et huit réunions plénières. À partir de ce premier travail, nous avons pu proposer une première structure du document d’orientation au conseil national de décembre 2024. » 

Cent trente arpenteurs et arpenteuses

En janvier 2025, une première version du projet de document d’orientation a été mise à disposition des organisations pour procéder à la phase d’arpentage. « Cinq organisations professionnelles et quatre organisations territoriales se sont investies dans le dispositif, s’ajoutant aux mandaté·es au conseil national de mars 2024, ce qui porte à plus de 130 le nombre d’arpenteurs et arpenteuses qui ont contribué à enrichir et à améliorer le texte initial. Merci à tous et à toutes pour avoir contribué par des centaines de remarques à nous éclairer sur des ressentis, des éléments jugés peu clairs, des éléments manquants sur un thème traité ou des formulations problématiques. » 

Le 1er juillet 2025, le projet de document finalisé a été transmis aux syndicats via la lettre A2S (« activité spécifique de la semaine ») de l’Ugict. Les propositions d’amendements ont été acceptées jusqu’au 1er octobre. Ainsi, répondant à 358 demandes, cinq réunions ont été nécessaires pour traiter 228 propositions d’ajouts, 103 de remplacements et 27 de suppressions, formulées par 31 syndicats. Remerciant les syndicats pour leurs contributions, le plus souvent argumentées, ainsi que toutes les personnes ayant travaillé jusqu’à 1 h 30 du matin – en particulier les assistantes administratives de l’Ugict –, Cyrille renvoie les congressistes au cahier des amendements, alors que les délégué·es ayant vu leurs amendements rejetés sont en passe, s’il le souhaitent, de contester ces rejets. 

Des amendements retenus, réécrits ou rejetés

Christine Chiffre (Ufict-Métallurgie) prend le relais en alertant les délégué·es sur le fait que certaines propositions d’amendement ont pu être retenues mais déplacées à un autre endroit que celui proposé, pour que l’ensemble reste cohérent : « Sur les 104 amendements proposés sur le préambule, nous avons repris 40 amendements tels quels, 33 ont été réintégrés après reformulation, en particulier pour éviter les redites, et 31 refusés, là aussi le plus souvent parce qu’ils étaient redondants, ou qu’ils ne relevaient pas du syndicalisme spécifique mais plutôt d’une prise en charge confédérale. » 

Dans le même esprit, certains amendements aux fiches revendicatives ont été déplacés afin d’en respecter la structure, systématiquement articulée en trois parties : état des lieux, orientations, actions.

Amendements sur l’économie sociale et solidaire

C’est au tour des « refusés » de défendre leurs propositions d’amendements. Emmanuelle, de la Fapt, s’inquiète (amendement 205 page 14) que les conséquences de l’IA en termes de déqualification ne soient pas mieux explicitées. La commission explique que ce constat est dressé dans la fiche 12. Bruno, des Services publics, développe sur plusieurs amendements qui lui tiennent à cœur, relatifs à la fois à l’économie sociale et solidaire et à tout ce qui peut aider les salarié·es à reprendre en main l’outil de production quand leur direction entend le liquider. Il intervient également sur les enjeux alimentaires et la nécessité d’œuvrer à une Sécurité sociale de l’alimentation. 

Sur l’ensemble de ces aspects, la commission rappelle que l’objectif était de faire court ; il fallait donc éviter de réitérer les engagements des congrès précédents, ou se saisir d’enjeux qui doivent faire l’objet de débats plus larges au niveau confédéral. La commission le rappelle : un document d’orientation n’efface pas le précédent. De même, la question des retraites, abordée par David (Bouches-du-Rhône), en plus d’être détaillée dans les fiches 17 à 19, fera sans aucun doute l’objet, dans la période, de maintes réflexions et revendications au niveau confédéral.

Questions palestinienne et ukrainienne

D’autres interventions défendent des amendements rejetés, mais la commission, considérant leur caractère redondant ou superfétatoire, propose de maintenir leur rejet. C’est le cas d’amendements sur la non-pertinence du Radar environnemental, sur l’attachement à la paix de la CGT, sur la dénonciation des bombardements de l’Ukraine et de la Palestine et au respect des résolutions l’Onu. 

À chaque fois, le congrès a voté en suivant l’avis de la commission des amendements. La tribune a par ailleurs signalé que les questions ukrainiennes et palestiniennes feraient l’objet d’une expression spécifique du congrès, indépendamment du document d’orientation. Le préambule du document d’orientation est ainsi adopté par le congrès dans sa version définitive.

Valérie Géraud

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