Document d’orientation (3) : La vie syndicale au prisme du triptyque « état des lieux, stratégie, action »

Le chapitre 1 sur la vie syndicale, avec les fiches 1 à 6, a été adoptée à une très large majorité. Et trois camarades CGT de Novasco sont venus parler de leur lutte, chaleureusement encouragés par l’auditoire.

Publié le : 20 · 11 · 2025

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À l'ouverture de la séance, les militants de l’aciérie NovAsco sont soutenus et ovationnés par les délégué·es.

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La séance commence par un hommage. Celui rendu par les congressistes aux salarié·es de Novasco, groupe sidérurgique dont trois des usines ont été placées lundi en liquidation judiciaire. Les sites d’Hagondange (Moselle), de Saint-Étienne (Loire) et de Custines (Meurthe-et-Moselle) vont fermer, entraînant le licenciement de 554 personnes. Alors que la salle scande « Solidarité avec les Novasco », trois syndicalistes de l’entreprise montent sur scène. Yann Amadoro, secrétaire CGT du CSE central de Novasco prend la parole avec émotion : « On arrive hélas au bout avec un goût amer parce qu’on vient d’apprendre la fin de notre entreprise, la fin de la fabrication d’acier sur notre territoire. Mais on a fait du bruit. La CGT était là. » 

Le délégué fustige le rôle de Greybull Capital, la société d’investissement britannique qui avait repris l’entreprise en 2024, et annonce les prochaines échéances : « La bataille ne s’arrête pas. Nous avions un outil de production qui était performant, nous avions des savoir-faire et ils ont été gaspillés pour des histoires d’intérêts. Nous allons intenter une action en justice contre Greybull Capital qui est le premier fautif pour tout ce qui se passe. Il faut continuer à parler de ça parce que c’est un combat qu’on va mener juridiquement pendant des annéesn et il va nous falloir du soutien. “Gréboule” doit rendre des comptes. Il faut que ce qui s’est passé avec nous ne se reproduise plus dans d’autres cas. »

« Pas de remise en cause du collectif jeunes diplômé·es »

La commission du document d’orientation présente ensuite les travaux réalisés sur le chapitre 1 du document d’orientation, intitulé « Passer du revendicatif à la construction du rapport de force, le rôle de la vie syndicale », comptant six fiches détaillant le triptyque « état des lieux, stratégie, action ». Sur cette partie, les membres de la commission ont traité 72 amendements déposés par 19 structures syndicales. Près de 80 % ont été acceptés, dont 30 % sans reformulation. 

Des amendements ont vu les délégués concernés prendre la parole. Sur la fiche 2 intitulée « Mettre toute l’Ugict-CGT dans les mains des Ictam », Blaise Pertev, de la CGT-Ubisoft souhaite maintenir l’amendement 241, au sujet du collectif jeunes diplômé·es, amendement accepté après reformulation par la commission. « Notre collectif jeune possède aujourd’hui une certaine autonomie, explique le délégué. Or dans le document d’orientation, ce qui est proposé, c’est de faire valider sa feuille de route par la commission exécutive de l’Ugict. C’est un perte d’autonomie. » 

Cyril Dallois, secrétaire national sortant de l’Ugict-CGT, prend la parole pour la commission : « Il n’y a pas de remise en cause du collectif de jeunes diplômés, qui doit vivre. Nous avons pris en compte votre amendement en disant que vous pouviez désormais proposer le contenu de la feuille de route du collectif et qu’ensuite, il faut une validation en instance de direction. Ce sont les règles qui ont cours dans l’organisation. » Soumise au vote, la reformulation de la commission a été largement acceptée avec 216 voix pour.

Structure spécifique ou activité spécifique ?

Sur la fiche 4 concernant le déploiement de l’Ugict sur le terrain, Samuel Delor, d’Éduc’Action 69, déplore la formulation du paragraphe 4.20 qui définit l’objectif de « créer une activité spécifique structurée dans chaque siège de grosse entreprise, avec un collectif, une section, puis un syndicat ». Il argumente : « Le plus important pour nous, c’est la prise en charge d’une activité spécifique, et pas forcément la création d’un syndicat. Pour être clair, c’est le “puis” de la formulation qui nous pose problème. » 

Réponse de la commission : « Notre orientation , c’est de dire qu’on doit faire émerger le maximum de structurations spécifiques et également tendre vers la structuration sous forme de syndicats. Parce que partout où cela a été fait, on a la démonstration que c’est plus efficace. » Soumise au vote, la version de la commission est finalement acceptée à une courte majorité : 111 pour, 89 contre, 27 abstentions. 

En fin de séance, le vote à main levé a vu ce chapitre sur la vie syndicale adopté à la quasi-unanimité.

Nicolas François

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