Nasser Djemaï dirige, depuis 2O20, le Théâtre des Quartiers d’Ivry (Centre dramatique national du Val-de-Marne). Il est un acteur, un auteur dramatique et un metteur en scène au talent affirmé. On lui doit un nombre considérable de pièces, toutes ayant trait à la trace indélébile de l’immigration dans la société française. Né à Grenoble, il s’est d’abord formé à l’École de la Comédie de Saint-Étienne, avant d’intégrer, en Grande-Bretagne, la Birmingham School of Speech of Drama. Il écrit et met en scène ses propres pièces depuis 2003.
« Pourrissement des déceptions et des humiliations »
En 2017, il créait Vertiges, une œuvre faisant partie d’une trilogie, dont il résume l’esprit en ces termes : « C’est une trilogie du pourrissement des déceptions et des humiliations transmises à petites doses aux descendants, sous forme de petits riens et de murmures (sic) à peine audibles ». Il a récrit Vertiges.
« Nadir se voit englouti dans un tout autre univers »
Cette nouvelle mouture de son texte, il l’explique ainsi : « Les maisons hantées ne sont pas toutes en Écosse (…). Elles sont partout, peut-être juste à côté de chez nous. » Nadir, qui est le personnage principal, « va faire le tour de sa maison hantée, pour fuir le chaos de sa vie intime. Il se rapproche des siens. À leurs yeux, il est l’image de la réussite (…), mais à travers son regard de transfuge de classe, il découvre son quartier encore plus pauvre qu’auparavant. Certains habitants se sont radicalisés. Avec une famille livrée à elle-même et un père sur le point de mourir, Nadir se voit englouti dans un tout autre univers ».
« Des familles orphelines de leur propre histoire »
Nasser Djemaï précise que sa pièce « est une odyssée onirique dans la réalité de ces familles orphelines de leur propre histoire ». Quant à la mise en scène, dans une nouvelle distribution (Yassim Abdelmalek, Nasser Djemaï lui-même, en alternance avec Anthony Odoux, Martine Harmel, Farida Ouchani, Lounès Tazairt et Zaïna Yalloua) il faut noter la présence de la musique, en la personne de Chiara Galliano, qui joue du violoncelle, instrument dont Nasser Djemaï apprécie « la violence émotionnelle ».
- Du 20 au 30 novembre, au Théâtre des Quartiers d’Ivry, Manufacture des Œillets, 1 place Pierre Gosnat 94200 Ivry-sur-Seine, reservations@theatre-quartiers-ivry.com.
- En tournée ; Rouen, les 9 et 10 janvier 2026, Limoges, 4 et 6 février, Vire, 12 et 13 février, Créteil, 20 et 21 mars, Nîmes le 24 mars, Sète le 27, Lorient, 8 et 9 avril.
