Quand il y a quelque chose de Tennessee au Lucernaire

Philippe Person signe la mise en scène de La Ménagerie de verre, une pièce de 1945 qui valut à Tennessee Williams, alors âgé de 34 ans, une renommée durable.

Publié le : 16 · 05 · 2025

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Alice Serfati (Laura) et Blaise Jouhannaud (Tom), dans La Ménagerie de verre

Juliette Ramirez

N’est-il pas tentant, au sujet de Tennessee Williams (1911-1983), d’évoquer en préambule la célèbre chanson écrite par Michel Berger pour Johnny Hallyday, Quelque chose de Tennessee ? Elle fut composée en hommage à l’écrivain de théâtre qui sut si bien explorer la frustration féminine et les souffrances de l’échec.

La plupart des drames de Tennessee Williams (Un tramway nommé désir, Été et fumée, La Rose tatouée, La Chatte sur un toit brûlant, Doux Oiseau de jeunesse…) ont donné lieu à des films mémorables, interprétés par des artistes de haut vol : Vivien Leigh, Elizabeth Taylor, Marlon Brando, Paul Newman, etc. De nos jours, l’étoile de Tennessee Williams n’a pas encore pâlie. La preuve : Philippe Person met en scène La Ménagerie de verre dans l’excellente traduction d’Isabelle Famchon. 

Laura passe le plus clair de son temps dans sa chambre

La scène se déroule à Saint-Louis (Missouri), dans les années 1930. Amanda, aux prises avec de sérieuse difficultés financières, élève seule ses deux grands enfants, Tom et Laura. Tom, le narrateur, subvient aux besoins matériels de la famille en travaillant dans un magasin de chaussures, tout en rêvant de littérature et de cinéma. Laura, jeune fille fragile, fait mine de prendre des cours de dactylo mais passe le plus clair de son temps dans sa chambre, avec sa collection d’animaux en verre filé, dont une licorne à laquelle elle s’identifie. Un soir, la mère invite Jim, un collègue de Tom, dans l’espoir de le rendre amoureux de sa fille… 

Philippe Person précise son projet : « Il s’agit de monter au présent cette “pièce mémoire” que Tennessee Williams a dédiée à sa sœur Rose, que l’on retrouve sous les traits de Laura. Je veux faire entendre la voix de Rose/Laura, quand elle était dans l’espérance et dans la vie. Je veux aussi faire exister cette famille, que l’on dirait aujourd’hui dysfonctionnelle ». Les interprètes sont Florence Le Corre, Alice Serfati, Blaise Jouhannaud et Antoine Maabed.

  • Jusqu’au 1er juin, au Lucernaire, 53 rue Notre-Dame-des-Champs, Paris 6e.

Antoine Sarrazin

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