La bande-son du Premier Empire

Qu’écoutait-on dans les salons de Joséphine de Beauharnais ? Des compositeurs souvent tombés dans l’oubli, des airs parfois passés à la postérité. Coline Dutilleul nous invite à découvrir ces curiosités.

Publié le : 05 · 12 · 2025

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Juste un regret pour commencer : l’absence des textes des romances interprétées dans ce disque de Coline Dutilleul consacré à la musique du Premier Empire. Et ce n’est pas faire injure à la diction de la jeune mezzo-soprano belge, dont le naturel et le talent expressif transcendent un style parfois jugé désuet, voire un peu mièvre. 

Que trouve-t-on dans ce florilège ? Des noms qui, pour la plupart, ne diront pas grand-chose à pas grand-monde : Louis-Emmanuel Jadin, Charles-Henri Plantade, Pierre-Jean Garat… Les fins connaisseurs relèveront dans la liste des célébrités de l’époque tels que Paisiello, Spontini, Pleyel ou Méhul, lequel faisait partie des musiciens invités régulièrement à jouer avec ou pour Joséphine de Beauharnais – qui elle-même pratiquait la harpe et le pianoforte – dans les salons de son château de Malmaison, près de Paris. 

S’il ne figure aucune œuvre de Luigi Cherubini, le musicien favori de l’impératrice, il est à noter deux pièces de sa fille Hortense, L’Hirondelle et la Complainte d’Héloïse au Paraclet, qui révèlent un sens accompli de la mélodie. À côté, plusieurs petites merveilles, à commencer par celle qui ouvre l’album : Il était là !, de Pierre-Jean Garat, ou O nume tutelar, de Gaspare Spontini, extrait de son opéra La Vestale, et des mélodies qui ont, depuis, intégré le répertoire populaire, comme Plaisir d’amour, de Jean-Paul-Égide Martini, et J’ai de la raison, j’ai de la sagesse, d’Étienne-Nicolas Méhul. Une belle idée à glisser sous le sapin.

Ulysse Long-Hun-Nam 

  • Coline Dutilleul (chant), Aline Zylberajch (pianoforte), Pernelle Marzorati (harpe), Au salon de Joséphine, 1 CD Ramée, 19 euros.
Ulysse Long-Hun-Nam

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